Emploi jeunes et politiques publiques au Sénégal : La pertinente articulation du Groupe Supdeco Dakar pour des solutions concrètes

C’est autour de l’alléchante thématique : « Quelles politiques publiques pour favoriser le développement du secteur privé et l’emploi des jeunes ? » que le Groupe Supdeco Dakar a réuni, ce mercredi 26 mai 2021, des experts pour plancher sur la lancinante question de l’emploi, en rapport avec les politiques publiques. Réflexions croisées, débats de haute facture et d’importantes pistes de solutions à explorer, ont ponctué la rencontre. Compte rendu.

Dans son propos introductif, l’animateur principal M. Nicolas Simel Ndiaye, Senior Manager et consultant à la Deloitte en France, note que les tendances lourdes sur l’emploi, à la lumière de la démographie et de la crise sanitaire récente, sont des défis majeurs pour le Sénégal. Même constat dressé par l’inspecteur du travail et de la sécurité sociale, M. Demba Diop qui a fait remarquer que la question de l’emploi a toujours été une préoccupation des pouvoirs publics sous presque tous les régimes au Sénégal.

Orientations actuelles de l’Etat

C’est pourquoi, au terme du Conseil présidentiel sur l’emploi, l’annonce d’une création de 65 000 emplois publics a été faite. Il s’agit de recruter des jeunes (CDD) de 2 ans dans des domaines aussi divers que le reboisement, le tourisme, les services sociaux à la jeunesse, l’assainissement, etc.

La revalorisation de la convention Etat-employeur par le passage d’une enveloppe d’un milliard à 15 milliards avec une hausse substantielle de la cible qui passe de 1 500 à 20 000 jeunes par an au cours des dernières années.

Le financement de l’entrepreneuriat de masse à travers le renforcement des financements de la DER (Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes).

Pour l’inspecteur du travail M. Demba Diop, la situation socioéconomique actuelle du Sénégal, présente un tissu économique faible et déstructuré, avec un faible niveau de création d’emplois formels. Ceci, en dépit des nombreux efforts consentis par l’Etat.

Au chapitre des solutions préconisées, les différents intervenants s’accordent à dire que la création d’emploi de qualité doit nécessairement passer par le secteur privé notamment les PME sous l’impulsion de l’Etat. Pour ce faire, il faudra travailler encore sur l’accès au financement de ces dernières. Toujours dans la rubrique solutions, il a été retenu que l’innovation technologique, l’ouverture du pays au capital étranger et au commerce international sont des leviers importants qui, à long terme, pourront participer de manière considérable à prendre en charge la question du chômage et du sous-emploi. Enfin, l’adoption d’une véritable politique nationale de l’emploi, la réforme de l’administration publique pour plus d’efficacité et de performance, la qualification professionnelle et le renforcement du capital humain ont été identifiés comme pistes pertinentes à explorer.

Quelques statistiques édifiantes.

Au Sénégal, 300 000 nouveaux emplois sont requis chaque année. La population active est estimée à 59.3%. Pour le taux de chômage, il s’élève à 3%. Au plan des emplois, le pays compte à peine 250 000 emplois formels dans le secteur privé et environ 150 000 fonctionnaires. En vérité, déplore M. Ndiaye, ancien diplômé de Sciences Po Paris et de HEC, la crise sanitaire a sonné le glas d’une croissance soutenue depuis 2014 à une croissance aujourd’hui quasi nulle.